Arthrose genou

Arthrose genou : Qu'est ce qu'une arthroscopie du genou ?


L'arthroscopie est une technique opératoire peu agressive qui permet d'effectuer des interventions dans l'articulation du genou sans l'ouvrir. Elle se déroule en salle d'opération sous anesthésie. Arthroscopie du genou

Comment se déroule l'intervention d'arthroscopie du genou ?


Pendant l'opération, le genou est gonflé par du liquide physiologique. Par une petite incision de la peau, une optique de la taille d'un crayon est introduite dans le genou pour visualiser le contenu du genou à l'aide d'une caméra. L'arthroscopie permet d'explorer la cavité articulaire, les ménisques, les ligaments croisés, les cartilages et la membrane synoviale qui entoure l'articulation. Généralement, 2 ou 3 petites incisions sont nécessaires pour introduire les fins instruments opératoires.

Les étapes de l'arthroscopie du genou


Cette intervention aura donc été décidée par votre chirurgien pour une indication bien précise. L'opération se fait soit lors d'une hospitalisation de 2 nuits à la clinique, soit le plus souvent en chirurgie ambulatoire : vous rentrez le matin à jeun, et vous pouvez sortir le soir même. Une arthroscopie se fait au bloc opératoire, sous anesthésie générale ou loco-régionale. La durée est de l'ordre de 15 minutes pour des méniscectomies simples. L'intervention se fait sur le dos. Un garrot pneumatique pour éviter le saignement per-opératoire est mis en place à la racine de la cuisse. Des champs stériles sont mis en place.
Arthroscopie du genou

2 petites incisions (parfois une 3ème dans certains cas) sont réalisées de chaque côté du genou.
Le premier temps de l'opération consiste à explorer l'intérieur du genou à l'aide de l'arthroscope : il s'agit d'une caméra reliée d'un côté à un écran de télévision, et de l'autre à une lumière froide et de l'eau stérile pour irriguer en permanence la cavité articulaire. Dès que la lésion est identifiée, des instruments spéciaux sont introduits pour réparer ou enlever une partie du ménisque.

Quelles opérations du genou peut-on faire par arthroscopie ?


La chirurgie des ménisques :
Le ménisque est une cale semi-élastique qui amortir les chocs, adoucit les frictions et stabilise les mouvements du genou. Une lésion du ménisque est souvent une déchirure qui divise le ménisque et le rend inefficace et douloureux. La lésion provoque parfois des blocages qui peuvent être douloureux. Le morceau instable est le plus souvent enlevé à l'aide d'une pince ou d'une fraise. Généralement, l'ablation est partielle et se limite à la zone abîmée, en préservant la partie saine du ménisque. Dans certains cas favorables, il est possible de réparer le ménisque par une suture sous arthroscopie.

La lésion du ménisque est le signe d'une sur-utilisation du genou. Elle peut finalement atteindre le cartilage et provoquer une arthrose. Lorsque ce cartilage est atteint, le genou peut rester douloureux même après la méniscectomie. - la chirurgie du cartilage : Lorsque le cartilage fissuré, irrégulier ou détruit localement, il est possible de le régulariser avec une petite fraise. Cette régularisation peut, si nécessaire, aller jusqu'à l'os et être accompagnée de petites perforations de l'os à l'aide d'une pointe pour stimuler la formation d'une cicatrice de fibrocartilage.

Si l'évolution est défavorable ou si le cartilage est trop atteint, le traitement consistera en injections, rééquilibrage articulaire par ostéotomie (section de l'os, redressement et maintien) ou par remplacement de l'articulation par une prothèse selon les cas.

La chirurgie de la synoviale
Par arthroscopie, on peut dégager des adhérences, enlever des replis dans l'articulation (plica synovial), ou faire l'ablation partielle ou totale de la synoviale dans certaines pathologies.

L'ablation de petits fragments libres d'os ou de cartilage (corps étrangers ou « souris ») est possible par arthroscopie.

L'arthroscopie peut également être utilisée pour d'autres opérations du genou (rupture des ligaments croisés, fracture des plateaux tibiaux). Ces interventions, plus importantes, sont toujours moins traumatisantes que la chirurgie classique, en évitant d'ouvrir l'articulation. Elles nécessitent généralement une hospitalisation de quelques jours.
Arthroscopie du genou : Photo

Combien de temps dure une arthroscopie en chirurgie de jour ?


L'intervention dure environ une demi-heure et se passe sous anesthésie générale. Vous sortirez l'après-midi de l'intervention.

Y a-t-il des précautions à prendre avant l'intervention ?


Vous devez être à jeun (ni boire, ni manger) depuis au moins 8 heures avant l'intervention. Sauf indication contraire de l'anesthésiste lors de la visite préopératoire, prenez vos médicaments habituels.

Il est conseillé de porter une tenue confortable.

Après l'intervention, est-ce que je peux marcher ?


Vous serez autorisé(e) à prendre appui sur la jambe opérée avec des béquilles. Ces béquilles seront nécessaires durant 4 à 5 jours. Il est important que vous utilisiez votre genou sans forcer : il faut, par exemple écraser le genou contre le matelas et fléchir le genou 5 à 10 fois par jour.

Médicaments : Douleur genou après arthroscopie


Cette opération est généralement peu douloureuse. Le Paracétamol (Dafalgan®, Panadol®, etc..) 1g : 3 fois/jour est souvent suffisant pour diminuer les douleurs. Vous recevrez une prescription d'antidouleurs à votre sortie de l'hôpital.

Que se passe-t-il après une arthroscopie simple du genou ?


A la sortie de la salle d'opération, vous passez quelques temps en salle de réveil, le temps que l'anesthésie n'ait plus d'effet sur vous et que vous regagniez votre chambre en toute sécurité. Vous avez un gros pansement autour du genou : pansement compressif, que vous retirerez le lendemain de l'intervention. Sous ce gros pansement, il existe 2 petits pansements adhésifs cachant les points d'introduction de l'arthroscopie, et les fils de suture. Pour les patients en chirurgie ambulatoire, il faut attendre l'autorisation du chirurgien et de l'anesthésiste pour sortir.

Vous recevrez les ordonnances de sortie :
• Une première ordonnance d'antidouleurs, plus ou moins associés à des anti-inflammatoires et un protecteur de l'estomac, des piqures contre la phlébite : il s'agit de petites seringues à injecter le soir par une infirmière à domicile pendant 6 jours et du matériel de pansement.
• Une ordonnance pour que l'infirmière vienne chez vous faire les piqures.
• Une ordonnance pour faire 2 numérations plaquettaires : une le lendemain et l'autre 3 jours après. Ces prises de sang servent à vérifier si votre sang ne fait pas une allergie aux piqures, se manifestant par une chute des plaquettes. Ces prises de sang ne sont prescrites qu'en fonction du type de produit employé.
• Un arrêt de travail : varie de 2 jours à 3 semaines en fonction de la pathologie et du travail.

La reprise de la marche est possible le soir même. Je vous demande d'amener des béquilles pour la sortie qui va permettre de soulager le genou opéré pendant un jour ou deux.

Vous pourrez donc faire vos pansements seuls : il suffit d'enlever les petits pansements déjà en place, de désinfecter et d'en recoller 2 proprement, sans toucher avec les doigts l'intérieur du pansement qui sera au contact de la plaie. Au bout de 7 jours, vous laisserez les fils à l'air et ils tomberont seuls vers le 15ème jour.

Aurai-je un pansement au genou ?


Vous sortirez de la chirurgie de jour avec un bandage compressif sur le genou opéré. Au bout de 2 jours, vous devez retirer les bandages et les pansements, mettre 1 goutte d'Isobétadine® sur les plaies et placer les pansements étanches qui vous permettront de prendre une douche. Ces pansements ne doivent plus être changés sauf s'ils sont souillés.
Bandage genou

Quel est le suivi de l'intervention ?


Votre chirurgien vous fixera un rendez-vous après l'intervention pour contrôler l'évolution de votre genou. Dans la plupart des cas, il vous prescrira une rééducation chez un kinésithérapeute En cas de douleur importante, prenez contact avec le service pour être revu plus rapidement.

Quels sont les risques d'une arthroscopie ?


Les complications de l'arthroscopie sont très rares, bien moins fréquentes qu'en chirurgie classique et habituellement bénignes. Mais toute opération comporte un risque malgré toutes les précautions qui sont prises.

1- Au cours de l'arthroscopie
a- l'anesthésie Les complications d'anesthésie ne sont pas spécifiques à la chirurgie arthroscopique. Au cours de la visite préopératoire, l'anesthésiste vous fournira toutes les informations à ce propos.

b- complications locales
Les complications vasculaires : exceptionnellement, l'artère ou la veine poplitée peuvent être blessés, ce qui peut conduire à une intervention urgente sur les vaisseaux sanguins. Les complications nerveuses : une petite zone d'anesthésie cutanée ou des fourmillements localisés sont possibles par atteinte de petites branches situées sous la peau au niveau de la cicatrice. Ces sensations désagréables disparaissent généralement au cours du temps. Une entorse du ligament latéral interne peut survenir pendant les manipulations du genou qui permettent de bien visualiser les ménisques. Le bris d'instruments : les instruments employés sont fragiles et peuvent se casser même s'ils sont utilisés par un chirurgien soigneux et entraîné.

2- Les complications après l'opération
Les complications thromboemboliques : les phlébites ne sont pas spécifiques de l'arthroscopie. Elles sont très rares et peuvent entraîner des embolies pulmonaires exceptionnellement mortelles. Elles nécessitent un traitement anticoagulant.
• L'arthrite : l'infection postopératoire de l'articulation est rare. Son traitement nécessite une nouvelle arthroscopie pour laver l'articulation et un traitement antibiotique adapté.
• L'hémarthrose : l'épanchement de sang dans l'articulation est rare. Son traitement peut nécessiter une ponction évacuatrice, parfois une nouvelle arthroscopie
• Un épanchement non sanglant de l'articulation est possible, souvent à la suite d'une reprise trop rapide de l'activité. Une infiltration intraarticulaire sera parfois nécessaire.
• La cicatrice peut présenter une grosseur et une induration localisée. Habituellement, elle guérit spontanément. Exceptionnellement il sera nécessaire de l'exciser.
• L' algodystrophie est une complication très rare, non spécifique de l'arthroscopie et impossible à prévenir. Elle se manifeste par des douleurs, de la raideur du genou et un aspect pseudo-inflammatoire local. Son évolution est parfois longue (jusqu'à 18 mois) mais la guérison totale survient habituellement en quelques semaines à quelques mois (3 à 6 mois en moyenne). Elle est d'autant plus rapide et meilleure que la thérapeutique a été plus précoce. Une ostéoporose radiologique peut cependant persister très longtemps après guérison clinique.
Arthroscopie du genou

3- les résultats insuffisants
Les résultats d'une intervention ne peuvent être garantis. Ils dépendent de nombreux facteurs, comme le type d'affection, l'ancienneté des lésions, les éventuelles pathologies annexes (diabète, problèmes vasculaires, etc..), l'âge, le poids, l'activité etc.

Rééducation de l'arthroscopie du genou


En général il ne faut pas de rééducation. Il faut reprendre progressivement la marche, à l'aide des béquilles le premier jour, faire bouger régulièrement le genou et faire fonctionner ses muscles par quelques petits exercices : En position allongée, lever votre jambe genou tendu, par petites séries de 10 plusieurs fois par jour. Mettez un petit coussin sous votre genou et essayez de l'écraser le plus fort possible. Arthroscopie du genou: Rééducation
Maintenir le genou en élévation et appliquer de la glace aident à diminuer la douleur et l'inflammation.

Quels sont les complications d'une arthroscopie ?


Les complications de l'arthroscopie sont rares :

Persistance d'un gonflement du genou : il peut s'agir de sang (vaisseau sanguin d'un ménisque qui continue de saigner après l'opération et qui gonfle le genou), ou de liquide synovial. Ce gonflement peut être douloureux et gêner la mobilisation du genou. Il faut donc recontacter le chirurgien pour vous faire une ponction afin de vider le genou et vous soulager. Parfois une infiltration de produit cortisoné est nécessaire.

Infection : une infection au niveau des orifices de pénétration peut nécessiter des soins locaux. Si l'ensemble du genou s'infecte, il faut avant toute prise d'antibiotiques, réaliser une ponction du genou ou un lavage articulaire afin d'identifier le germe responsable.

Phlébite : c'est la formation d'un caillot dans une veine de la jambe. Ce caillot peut ensuite migrer au coeur et réaliser une embolie pulmonaire. Les injections que je vous prescrit ont pour but de diminuer ce risque.

D'autres complications sont exceptionnelles mais décrites : bris d'un instrument à l'intérieur du genou, compression d'un nerf de la jambe, syndrome de loges (passage d'eau sous pression dans les muscles de la jambe à l'origine d'une tension musculaire anormale aboutissant en l'absence de traitement à une nécrose du muscle), algoneurodystrophie (réaction involontaire douloureuse régionale, entraînant une raideur de l'articulation opérée, mais aussi des articulations avoisinantes).

L'opinion des experts sur l'arthroscopie du genou


L'énumération, et la description de ces complications ne doit cependant pas faire oublier leur rareté et leur bénignité habituelle, surtout avec l'arthroscopie qui a fait diminuer le risque opératoire au niveau du genou.

Grâce à l'arthroscopie, la chirurgie du genou a fait d'énormes progrès. L'arthroscopie permet en effet des interventions précises, un meilleur confort pour l'opéré avec en particulier des opérations peu douloureuses, une hospitalisation courte, et des suites habituellement très simples.